Il est de ces fails de voyage que l’on aime à transformer. Si le but d’un voyage c’est de sentir le poul de la ville, d’en saisir l’esprit et les contours, notre passage Rennais fût sur ce point un complet échec.
Nous avons passé la nuit non loin de Rennes, dans un espace bucolique repéré sur Park4Night, notre compagnon devenu depuis indispensable quand on ne trouve rien de potable pour passer la nuit. Là clairement, cela a été fort agréable et nous étions à la fois proches de Rennes, proches d’une boulangerie (dont nous ne nous sommes pas servis mais c’est un plus) mais dans un espace naturel. C’était chouette.
Nous sommes arrivés à Rennes en milieu de matinée. Et là, nous avons été frappés par… le calme de la ville. Vide de piétons, vide de voitures comme s’il était 5h du matin. Quel contraste avec notre visite précédente, plusieurs années auparavant, un samedi matin de marché. Nous avions vu les halles et pu acheter un très bon far breton et une bonne part de kouign-ammann. Les rues étaient bondées, les places vivantes. Là, on déambule sous le soleil dans la tranquillité d’une ville musée.
Est-ce le dimanche ? Est-ce le Covid ? De nombreux bars ou salons de thé sont fermés.
Par hasard, comme souvent, on visite le parc du Thabor et ses magnifiques rosiers aux noms évocateurs ( dont le Jean Piat – vive Robert d’Artois et Scar), ses arrangements façon jardin anglais et ses jolis petits détours ombragés. Sous la chaleur montante, c’est agréable.
Il y a dans ces allées quelques habitués, surtout des familles avec enfant et des poussettes. On est loin d’être débordés par le monde.
Se pose la question de se restaurer. On voulait profiter d’être à Rennes pour sortir du traditionnel repas en crêperie qui risque de rythmer nos vacances. Cependant, le salon de thé qui nous fait de l’oeil est fermé. On se rabat sur un repas créole au King Créole qui souffre très fort de la comparaison avec notre séjour Guadeloupéen quelques mois plus tôt.
Quitte à retourner sur nos traces, on prend un peu de temps pour retourner voir la Roche aux Fées à Essé. Nous avons eu l’occasion de connaître cette allée couverte lors du mariage de copains. Ce mariage était un mariage médiéval de bout en bout, de la cérémonie aux costumes, en passant par le repas et la musique ( assurée par Les Derniers Trouvères qui nous accompagnent musicalement régulièrement depuis). Ce jour là, il faisait frais, il y avait du vent et ce n’était pas le plein été. On savait, au fond de nous, que cette seconde expérience serait très différente : probablement que la mystique serait abîmée par la présence plus importante de personnes sous et autour de l’allée couverte. Que la chaleur qui devenait plus écrasante modifierait la perception.
Ce fût le cas, c’est vrai. Mais nous avons également enrichi nos connaissances par le visionnage d’un film expliquant la construction de l’allée couverte, l’origine des blocs et les hypothèses d’interprétation de l’archéologie. On sortait de l’ésotérisme mystique à tendance druidique pour entrer dans la préhistoire. C’était la première mais pas la dernière fois du voyage.
Malgré tout, cette construction humaine reste impressionnante. Et elle fait le bonheur des mômes qui crapahutent autour et jouent à cache-cache.
Pour la halte : Ecluse de Charbonnière – Saint Grégoire
Pour les oreilles : Les albums des Derniers Trouvères – dispos sur Deezer
Pour les papilles : King Créole à Rennes