Se prendre le mur ( De Berlin )

Berlin. Berlin. Berlin.

Dans nos programmes d’histoire, en matière d’histoire contemporaine, Berlin,c’est la ville que l’on mange à toute les sauces ( Curry Wurst )

Berlin ses congrès, Berlin son Reichstag, Berlin son Bunker, Berlin son mur, Berlin « plus d’mur ». Berlin, sur toutes les gammes, que l’on monte ou que l’on descende.

Nous arrivions de Prague, frais de ces façades baroques et pleines de poésie.

Il savait, je l’ignorais. J’étais bleue d’idées programmées ( EN ) sur cette ville que je savais bien sûre détruite par les bombes bleues et les chars rouges. Je le savais, mais j’espérais tout de même que le génie humain qui a crée la Basilique Saint Pierre, la galerie des offices ou les façades baroques avait encore à offrir de belles choses . A l’ouest plutôt, puisque l’on avait déjà expérimenté l’est et ses bâtiments austères. Puisqu’on nous vend le capitalisme comme le paradis monétaire rêvé, peut être que le paradis monétaire peut construire de jolis temples ( dejolies….banques ?)

Mais de l’Est on garde un souvenir presque amusé. Des souvenirs du mur ? Une chapkas avec l’étoile rouge, la faucille et le marteau. Le goût douteux le devient d’autant plus si l’on transfère cela au nazisme ( qui veut son brassard….)

Dans les restes sanctuarisés de l’ancienne division, il reste le checkpoint Charlie. Un symbole, double symbole. L’arrière plan, le soft-power, bienvenue à l’Ouest.

Vague sentiment de début d’échec quand la vaillante Aygo traverse une première fois le mur au pied de la Porte de Brandebourg. Cette porte, mon jeton de monopoly, elle est toute petite malgré son quadrige qui fait l’aller retour entre les différentes puissances européennes.

Ca sentait le sapin.

De travaux, partout. On construit, on refait, ma petite entreprise ne connaît pas la crise. Surtout dans le BTP visiblement. Le ciel s’obscurcit des ces grues et ces poussières de gravas soulevés en plein samedi après-midi. Jusqu’à la nausée.

C’est donc cela, le modèle ?

On passe entre les murs qui enferment les consciences, qui empêchent de penser et de respirer. Un peu d’espoir vers le ciel pour se rappeler que ça s’est achevé. Toujours trop tard mais tout de même.

On passe près d’un lieu historique. Un parking historique. Si ce n’était cette plaque, tout le monde ignorerait que sous ce parking se trouvait le bunker d’Hitler. Pas de mémorial, pour éviter les fleurs ou l’ire …Un panneau et des 4 roues, au pays de l’automobile.

Se côtoient les restes du mur gravés de messages d’espoirs au pied des buildings de la Postdamer Plaz. Je suis à la défense, depuis des kilomètres, une exagération de ce quartier que je n’ai vu que de loin. Ecrasés par l’architecture moderne. C’est laid soyons honnêtes. C’est ça le problème. Le problème ça n’est pas qu’ils aient fait cohabiter quelques restes (invisibles dans les travaux ) d’une architecture précédente avec une architecture post moderne. Le problème c’est que l’architecture post moderne c’est laid.

Mauer Memorial. Être un historien et un être humain. Analyser d’un oeil et ressentir de l’autre. Les mains dans l’herbe au milieu d’un ex no man’s land. Les choses deviennent réelles, comme face à ces gamins mutilés par les bombes antipersonnelles de Croatie.  Ce n’est pas un livre d’histoire, c’est l’histoire. Et ces croix qui jalonnent l’ex no man’s land, en souvenir de ceux qui ont tenté de franchir les murs. Il reste tant de murs. Et pendant ce temps, on gaze des enfants en Syrie. Triste monde.

Par M. un peu désabusée.

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