Durée de l’étape: une nuit et un jour
Après avoir roulé de nuit et monté le camp à 2h du matin à la lueur des lampes torches et des restes diffus de l’éclairage public puis ayant dormi quelques heures on se remet l’esprit en ordre.
Il faut donc prendre conscience du fait que ce que nous avons espéré et rêvé des années durant devient réalité.
Et cette réalité à cette forme là
Pour la halte :
Nous voici donc à Fougères, posés sur le parking à proximité de l’aire de camping-car.
C’est un excellent spot pour ceux d’entre vous qui veulent bivouaquer à notre façon.
Nous y avons été totalement tranquilles et la vue est superbe.
Pour la culture : découverte du château de Fougères et du coeur de la ville.
Le château est un incontournable. Dans nos esprits, il est le lieu du lycée public Georges Pompidou (célèbre pour son directeur partial) mais c’est surtout une forteresse très étendue, construite à diverses époques et partiellement en ruines. Les glorieuses batailles subies par la ville sont au nombre de 4 avec un sublime ratio de 4 défaites.
On découvre donc les divers arrangements réalisés par les seigneurs qui ont successivement occupé cette forteresse qui, finalement, a plutôt une fonction « démonstrative » : en y intégrant les dernières techniques de l’époque ou les derniers équipements, le seigneur montre sa puissance à ses inféodés comme à ses ennemis.
C’est drôle de découvrir un lieu dont on a eu une représentation induite par le montage et les plans cinématographiques. Parce que le passage à la réalité nous montre que la géographie réelle de ce lieu est très loin de l’image mentale que nous nous en étions faite.
Deux mentions très bien :
Premièrement à notre guide, pédagogue mais pas trop longue. Elle nous a aussi fait prendre conscience que nous étions en Bretagne par la manière de raconter : « nous » pour les bretons, les seigneurs et le peuple d’hier et « eux » ou « ils » indistinctement pour les anglais, les normands mais également les français. On a mis les pieds dans une autre réalité régionale que notre Bourgogne et ça se sent.
Pourtant, elle a fait ses études à Dijon !
Deuxièmement, à la muséographie et à l’utilisation des ressources numériques : la vidéoprojection sert l’immersion et c’est très agréable pour le visiteur (nous n’irons pas plus loin pour ne pas divulgacher l’expérience).
Le point de vue depuis les tours du château est vraiment très beau, même si l’on a encore du mal à comprendre l’intérêt stratégique de la forteresse qui se retrouve entourée de collines ce qui empêche de voir arriver les ennemis de très très loin.
Notre seul regret sera d’avoir dû visiter la forteresse sous une chaleur intense nous forçant à nous réfugier dans les moindres coins d’ombre disponibles et ce faisant écourtant quelque peu notre visite.
Deuxième spot d’intérêt : le cœur de ville. Fougères, avant-poste des Marches de Bretagne garde un centre-ville aux traces du passé tenaces. Depuis le château, cela grimpe et on peut prendre la mesure de l’organisation de la ville en deux parties distinctes : ville haute et ville basse. Le passé prospère de la ville se devine dans les tentatives d’autonomie des riches marchands vis à vis des seigneurs : entre autres, création d’un beffroi financé par les marchands pour prévenir des attaques.
La ville vaut réellement le détour, les rues sont agréables nous avons beaucoup apprécié le parc au pied des remparts.
Pour les papilles :
Nous avions quelques objectifs gustatifs pour ce voyage : Far Breton, Kouign-Amann, crêpes (de préférence au caramel au beurre salé) et galettes mais aussi dégustation de cidre.
Cela peut vous paraître cliché mais nous n’avons rien de cela dans notre petit coin de France. A part du cidre Loïc Raison dans le supermarché du coin mais honnêtement on aimerait goûter mieux que cela.
Spoiler : à part les crêpes et galettes, nous n’avons rien trouvé de cela à Fougères. Les deux pâtisseries sus-nommées ne sont pas répandues dans toute la Bretagne.
Mais nous avons tout de même été gustativement fort satisfaits.
Nous vous recommandons la Crêperie Tivabro qui nous avait été préalablement conseillée par les guides du château de Fougères.
Nous avons pu y manger de très bonnes crêpes, même un peu tard dans l’après midi et nous avons goûté la bière de Fougères : l’Embardée, version Dame Louve (c’est à dire blonde, ce qui est plutôt rare pour nous).
L’addition était raisonnable, les galettes bonnes et bien remplies. C’est une bonne adresse.
Pour les oreilles :
Évidemment la Blanche Hermine de Gilles Servat. Et un nouveau succès débloqué pour les Colombagiens voyageurs : nous avons enfin visité Fougères ET Clisson. A 4 ans d’intervalle mais tout de même.
Magnifiques photos, magnifiques commentaires .