Durée de l’étape : 1 jour et 1 nuit
Pour la halte :
Le parking du village de Ménéham est parfait pour dormir. Pas trop de passage et juste à côté du site et du sentier des douaniers (GR34). Cependant, il y a peu d’ombre.
Pour la culture : le village de Ménéham – Le sentier des douaniers
Ménéham, c’est une reconstitution d’un village de pécheurs battu par les vents, sur le sable et près des roches.
Les petites maisons présentent des espaces muséographiques, des expositions d’artisans mais comprennent aussi un gîte, un espace restauration et une sorte d’office du tourisme.
Dans ce petit espace se pressent un certain nombre de touristes venus de plus ou moins loin pour découvrir la vie des habitants de Ménéham, village désormais désert mais paradoxalement plein.
Il était plus agréable de l’arpenter au coucher du soleil, une fois toutes les âmes reparties vers la civilisation.
Que nous présente ce village ? Le quotidien de ceux qui vivaient là, dans une terre sableuse où il est difficile de cultiver, où il faut faire 80km pour aller chercher du bois de chauffage, où l’on vit certes des ressources de la mer mais aussi de la récolte du goëmon.
Nous avons appris l’usage de cette algue et la dureté que pouvait représenter le fait d’en vivre. Nous avons senti le vent battre et avons légèrement touché du doigt l’âpreté que devait avoir cette vie.
Un petit monde dans lequel un naufrage de bateau peut représenter une bénédiction dont les cargaisons échouées améliorent l’ordinaire. Tant et si bien que cette côte des légendes charrie avec elle les histoires des naufrageurs.
Ménéham est un témoin figé de ces histoires passées, mais un témoin précieux. Pour ceux qui comme nous ont toujours grandi auprès des vertes forêts et des champs fertiles. Dans des terres agricoles prospères, près d’une eau douce et où le vent est inconstant. Ménéham est le conteur de ces histoires qui nous sont exotiques. Elles ont lieu à l’autre bout du monde, à l’autre bout du pays et se sont longtemps racontées dans une langue que nous ne comprenons pas.
Ménéham est une archive à ciel ouvert.
L’autre point d’intérêt de cette étape, c’est de pouvoir emprunter un peu le sentier des douaniers. De Ménéham à Brignogan-Plage. Ce n’est pas très long certes mais c’est un vrai plaisir.
Marcher dans le sable, peiner un peu, essayer d’avancer plus vite.
Avoir les tempes battues par le vent et les yeux qui se perdent dans l’infini bleu des eaux.
Observer les baigneurs rechigner à s’enfoncer dans l’immensité fraîche voire froide.
Ecouter les mouettes, observer les phares, les oeufs de Dragon, les menhirs.
S’émerveiller de la végétation des dunes, de la taille des ajoncs, de la couleur des pierres et de la douceur du sable.
Observer le rythme de la mer qui soulève les bateaux du port puis les laisse sur la quille le temps d’une marée.
Trouver des visages, des animaux, des images dans les roches imposantes qui se prélassent dans l’eau.
S’interroger parfois sur le coût de la vie dans ces contrées, s’y rêver à notre tour et continuer d’avancer.
Brûler des épaules car le vent nous prend en traitre, avoir le goût du sel sur la peau et glisser sur les algues vertes qui colonisent.
S’emplir les souvenirs de ces paysages qui nous laissent tout petits.
Puis à la nuit tombante, au retour de notre promenade, s’en aller manger sur les roches, où les empilements de mastodontes de pierre nous servent de compagnie.
Oser les pieds dans l’eau à la fraiche, très fraiche. Être attaqués par les puces de sable. S’en aller grimper sur les pierres, et jongler face à la mer pour profiter encore de cette époustouflante vue.
(Rentrer dormir, crever le matelas pour la troisième fois du voyage et se résoudre à utiliser le matelas de secours).
Pour les papilles :
L’auberge de Ménéham pour ses galettes, avec une mention pour la saucisse à l’intérieur. Très abordable pour un site touristique.
Pour les oreilles :
Va où le vent te mène – Wig a Wag.
L’autre Finistère – Les Innocents
