9 ans à traîner nos guêtres dans les sentiers de Bourgogne. A les arpenter de manière plus régulière sur les 5 dernières années. Grimper des pierriers, dévaler les combes. En côtes de Nuits, en val Suzon, en vallée de l’Ouche. Des buis parfois malades et parfois moins, des vues sur les vignes, des effigies de Saints, quelques restes des seigneurs médiévaux, les marques des résistants locaux, les grottes plus ou moins profondes, et les belvédères surplombants les plaines.
Et il y a un nom de sentier, croisé ça et là dans nos randonnées ponctuelles : le parcours Félix Batier.
Ce n’est pas un GR, c’est un « sentier d’entraînement aux Alpes ».
Réputé difficile par rapport à ce qui se fait dans la région, entretenu par le club alpin local.
Il représente une forme d’objectif à atteindre : se mesurer à ce qui est réputé le plus difficile dans le coin.
Il a depuis quelques années alimenté nos conversations, comme un horizon pour le Lézart, plus enclin à la randonnée de base. Il nécessitait une logistique différente de nos logistiques habituelles car il n’est pas une boucle.
C’est une ligne continue dans la côte de Nuits depuis Dijon jusqu’à Nuits Saint Georges, une petite soixantaine de kilomètres au total qui se fait en deux jours.
En avril 2021, à la veille du re-confinement volume 3 et de la fête de Pâques, cette chimère de nos discussions a pris corps.
Le Lézart a fait le trajet dans sa totalité, le Castor n’a fait que la deuxième section (travaillant le vendredi, et pas certaine de pouvoir encaisser la totalité du parcours)
Jour 1 : Section Dijon – Gevrey Chambertin (gare)
33km en 7h31
Dénivelé : 1144m
Altitude min/max : 257m/476m
Allure : 13min40/km
Un début de randonnée « en ville », c’est plutôt rare. Depuis la gare de Dijon, traverser des pans de l’urbanisation puis la voir s’effacer peu à peu pour rentrer dans un autre univers : celui des roches calcaires, des pans argentés des combes, des mousses désechées des versants sud aux lichens foisonnants de ceux du nord.
On décompte pas moins de 11 sections de dénivelé sur cette partie, quelques unes avec option « escalade ». Le parcours offre parfois des déviations possibles par des espaces moins difficiles. Les bâtons de marche ne sont pas une option.
Jour 2 : Section Gevrey Chambertin – Nuits Saint Georges.
27,73km en 7h09
Dénivelé : 924m
Altitude min/max : 280m/513m
Allure : 15min29/km
Les ampoules aux pieds de la veille sont bien présentes. Et il fait 2°C au départ de cette section. Le temps s’est refroidi et le vent souffle. La première montée donne le ton au Castor qui découvre le parcours et doit se résoudre à l’usage des bâtons de marche pour cette randonnée, alors qu’elle n’aime pas cela.
Dans les pierriers c’est nécessaire pour éviter de dévaler ce que l’on vient de monter. Mais même en dehors de ces passages plus techniques, dans la plupart des montées, on ne peut s’en passer. Cette partie comporte moins de remontées que la précédente et l’on passe plus de temps sur les plateaux des côtes et hautes-côtes de Nuits, entre les vignes et les petits villages. Quelques sections de pelouse calcaires qui doivent accueillir du pâturage, avec quelques fleurs qui nous interrogent comme la Pulsatille qui ressemble à un crocus.
On croise plus de monde que la veille, ce qui s’explique par le fait que nous sommes samedi et au début d’un week-end de trois jours et à la veille du re-confinement. Tout le monde semble profiter des derniers instants de nature.
Quelques points et conseils
- Les bâtons sont indispensables
- La première partie est plus physique que la seconde, mais il faut tout de même est bien assuré
- Penser à la crème solaire, de nombreuses sections sont en dehors des sous bois
- Pas de moyen de faire le rechargement en eau sur la première section, traversée de deux villages sur la seconde
- Certains randonneurs ultra entraînés bouclent le parcours en une journée, d’autres le font en 3 fois. Le découpage en 2 avec section à Gevrey Chambertin permet de rejoindre une gare mieux desservie que d’autres sur la ligne Dijon-Beaune et Gevrey compte quelques hôtels/chambres d’hôtes pour passer la nuit.
- Nous avons tiré de cette expérience la nécessité d’être bien équipés au niveau des chaussettes de randonnée. Une bonne paire de chaussure est également indispensable ( le Castor randonne en chaussure de trail, le Lézart randonnait pour cette expérience avec de vieilles chaussures de randonnées changées depuis).
- Quand les panneaux indiquent « passage délicat », il faut vraiment avoir confiance en soi : ce n’est pas une petite blague. Ces passages relèvent plus de la des-escalade que de la randonnée.